“personnages du Tor?
Voici l'homme sac à dos”
MAKOTO YOSHIMOTO
dossard 293 - 375° auTor des Géants 2012
dossard 568 - 298° en 148:33:54 au Tor des Géants 2011
Nous sommes quotidiennement bombardés de messages publicitaires qui vantent la légèreté du dernier produit technique tout juste sorti des laboratoires de recherche des grandes entreprises productrices d’équipements pour trails. Depuis le temps, nous nous sommes habitués à voir des champions peser sur une balance le poids de chaque vêtement. Et pourtant, « l’agitation autour de la légèreté » semble avoir aujourd’hui conquis tous les coureurs, même les moins experts.
Cette nouvelle information est d’autant plus inquiétante qu’il est de plus en plus fréquent de voir des athlètes se plaindre du matériel obligatoire, celui-ci ajoutant un poids inutile. Serions-nous alors entrain de perdre la tête ?
Mais non, fort heureusement pour nous, un japonais de 47 ans qui nous vient de Tokyo, maigre comme un clou inverse la tendance. Makoto Yoshimoto, tout juste 1,60 mètres de haut pour 55 kg, s’accorde le luxe de participer au Tor 2011 avec un sourire que la fatigue ne réussit jamais à faire disparaître et un sac à dos digne d’une expédition dans les montagnes de l’Himalaya.
Lorsqu’on lui pose la question « Pourquoi un tel sac à dos ? » sa réponse est à la fois simple et désarmante : « Si tu vas à un mariage, tu t’habilles avec des vêtements appropriés pour la cérémonie, n’est-ce pas ? C’est la même chose pour moi, lorsque je grimpe sur les montagnes, je veux des vêtements qui se marient à la montagne. Je porte toujours un sac à dos même si j’escalade un mont de seulement 500 mètres d’altitude ».
Makoto ne savait même pas combien de kg pesait son sac à dos du Tor. L’idée ne lui avait jamais traversée de « quantifier » la charge qu’il allait porter sur le dos pendant une semaine. « Je n’en ai aucune idée – me dit-il en souriant à sa manière – mais il doit s’agir d’un nombre à deux chiffres vu que le sac à dos pèse à lui seul 3 kg».
Il me fit ensuite l’inventaire de ce que contenait son sac. Je l’ai rapidement fouillé puis je me suis arrêté après avoir dégoté une drôle de trouvaille : un journal. « Tu emmenais un journal ? », lui demandai-je, les yeux tout écarquillés. « Bien sûr, c’est bien plus utile que tu ne le crois ! ». Il vit ensuite mon regard perplexe et m’expliqua : « Un journal est d’une très grande utilité : tu peux l’utiliser pour allumer un feu, tu peux le mettre sous tes vêtements pour te réchauffer, tu peux l’étendre parterre et l’utiliser comme matelas … ».